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« Suis-je mort pour les autres ? »

Voilà une interrogation de Publius Syrus qui m’interpelle aujourd’hui car elle chausse bien l’état de ma pensée et mon doute existentiel du moment présent.

Moi qui ai passé mes septante premières années à me soucier prioritairement des autres, à échanger des multitudes de mots et de services avec eux. A convivre le mieux possible avec ceux que j’ai pu ou j’ai su aider. Toujours humainement à l’écoute de ceux et celles qui pouvaient en avoir besoin. Retournement de situation, depuis 2007, je suis depuis, uniquement, centré sur moi et mes pensées et je peux aussi constater que le temps de l’oubli fait très rapidement son œuvre.

Désormais mon téléphone ne sonne plus que pour ceux qui ont gardé encore un peu d’estime et de sympathie pour moi ou ceux (celles) qui veulent me vendre une nouvelle compagnie de téléphone ou un fournisseur d’électricité, quelquefois une compagnie d’assurances. Ainsi, je peux vérifier le dérisoire d’une vie très remplie car, après quelques années, ils restent de ma multitude de contacts finalement très peu de gens pour se souvenir encore de moi.

Heureusement, il y a le virtuel, Facebook et les autres réseaux sociaux pour me signaler encore l’existence de quelques personnes qui me ravivent en pensée et avec plaisirs des très bons souvenirs vécus ensemble.

Ainsi peu à peu, mon router et la fibre internet sont fidèlement devenus, mes seuls témoins de ce village planétaire décrit dans 1984, par George Orwell.

Je peux aussi constater qu’observer les tumultes de la vie n’a plus la même saveur que d’en être un élément hyperactif, voir survivant au stress quotidien. Il est vrai que l’on garde que le bonheur que l’on peut comprendre avec sa propre capacité de le vivre pleinement. Que le bonheur d’hier n’est pas de la même nature que celui d’aujourd’hui et qu’il n’aura jamais la délicieuse saveur de la découverte de celui à vivre demain ?

Si l’on peut ressentir souvent un plaisir identique on revivra rarement le même bonheur deux fois.
Selon la définition de Wikipédia : le bonheur (étymologiquement la bonne fortune [entendre dans « fortune » : ce qui arrive de bien ou de mal]) est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l’esprit et du corps, d’où la souffrance, l’inquiétude et le trouble sont absents. Toujours selon la même source : le plaisir est le nom générique de la satisfaction d’un besoin physique, affectif ou intellectuel ou encore de l’exercice harmonieux d’une fonction vitale. Le plaisir procure à l’être vivant une sensation agréable et recherchée.

« Les hommes sont malheureux parce qu’ils ne réalisent pas les rêves qu’ils ont eu » énonçait Jacques Brel. Voilà une douloureuse affirmation qui m’amène à me poser d’autres questions. Aurais-je encore envie de réaliser des rêves après les décrépitudes ou les vicissitudes des ans qui amoindrissent chaque jour davantage mes forces ?

Puis-je encore entreprendre et réaliser quoi que ce soit ? Ouille ! Ouille ! voilà des délirantes questions auxquelles il n’est pas simple de répondre sans déprimer un peu. Je vais y réfléchir et je pourrai vous répondre dans quelques mois ou quelques années. Après méditacion, et quand sans stress, j’aurai aussi encore… un peu plus d’expérience.

A l’aube d’une année de plus, à vivre, le plus agréablement possible au jour le jour.