Apprendre à vieillir ou subir l’oraison d’un futur détestable ?


Après la soixantaine proche des 70 ans, apparait, l’utilité d’apprendre à revêtir le vêtement du déguisement du vieillard qu’il va falloir commencer à porter. C’est aussi le moment où se vit la crise de la soixantaine que l’on nomme pour l’homme, l’andropause, la déliquescence de certaines de nos hormones.

L’objectif de l’andropause n’est pas de tenter de préserver une jeunesse éternelle, mais de préparer l’homme à son nouveau rôle en tant que personne plus âgée que les autres, devenu du troisième âge, à l’aube d’une nouvelle vie souvent accompagnée par l’arrivée des problèmes d’absences que provoquent la retraite du monde du travail et la diminution de certaines facultés.

Qu’elle interroge, séduise ou angoisse, la soixantaine laisse rarement indifférent !

Pour pouvoir mieux vivre la suite de sa vie, il faudra passer par une étape d’introspection, d’acceptation de soi et de ses facultés, qui elles se réduisent, et d’apporter une réflexion sur les sens à donner à sa vie. Plus nous vieillissons, plus nous faisons face à des simples questions existentielles qui prennent désormais toutes leurs importances.

L’apprentissage du bien vieillir, c’est acquérir des capacités nouvelles qui vont nous permettre de voir, de juger, d’évaluer différemment la réalité qui s’offre à nous autrement, de comprendre. C’est aussi décider qu’est-ce que je fais de ma vie maintenant ? Quelle signification je lui apporte ? A qui je me dédie et avec qui je partage mes nouvelles joies dans ma vie ?

C’est parfois l’occasion de revisiter notre passé. De dresser un premier bilan de ce qui a été, d’accepter les circonstances de son histoire et les conséquences de ses blessures.

Certes, nous n’avons pas les moyens de changer ce qui est le passé, mais nous pouvons l’assumer parfois en comprendre les raisons. Cet l’occasion d’admettre que nous avons commis des erreurs, reconnaître nos failles, nos fragilités et définir nos nouvelles attentes pour le futur.

Parfois on cherche à tout contrôler, alors que la soixantaine et ses nouveaux enjeux nous appellent simplement à un certain détachement et à la contemplation de la nature, de soi et des autres. Certains appellent cela le lâcher prise.

L’antidote aux troubles de la soixantaine est donc de trouver de quoi s’émerveiller encore, de prendre le temps de voir et d’observer la nature des faits et des circonstances qui nous arrivent, de savourer le temps retrouvé pour faire, en priorité, que ce qui nous plaît et ce qui nous paraîtra juste.

Cela n’a rien d’égoïste. C’est plutôt une expérience rassurante de l’estime de soi, un dialogue avec la meilleure façon de vivre. Il ne faut jamais culpabiliser de prendre du temps pour soi. La culpabilité n’apporte rien de bon et n’est pas constructive. Ces moments de « recueillement » et de « méditation » sont absolument nécessaires pour se retrouver soi-même et pouvoir ensuite, aller mieux vers les autres.

« S’étonner n’est-il pas le plus sûr moyens de ne pas se laisser vieillir trop vite » (Citation de Hubert Nyssens) afin de ne pas tomber dans la gérascophobie ou thanatophopie.

La thanatophobie (dérivée du grec thanatos, la mort) correspond à la peur de la mort. Elle peut se manifester par l’impossibilité de se rendre dans un cimetière, par l’évitement systématique de toute situation contenant une part même minime de risque, ou encore par des angoisses terribles à la simple évocation de la mort. Plus qu’une frayeur liée à la représentation de la mort, cette phobie cache souvent la peur bien réelle éprouvée par le malade à l’idée de mourir lui-même. Les êtres humains qui éprouvent la peur de la mort souffrent étant confrontés à des crises d’angoisse, à des accès d’insomnie. D’autres sont dans l’incapacité d’aller se coucher le soir, par crainte de ne pas se réveiller.

Le décès de proches peut naturellement être le facteur déclenchant d’une thanatophobie. Les conséquences peuvent donc être sociales (replis sur soi, isolement), familial (peur de l’engagement, refus de fonder une famille) ou même professionnelles (refus de conduire ou d’utiliser un engin).

La gérascophobie est-elle, la peur de vieillir, elle est une source d’anxiété et les gens qui en souffrent vivent dans la crainte du temps qui passe et de ses conséquences. La personne gérascophobe peut utiliser des artifices pour masquer son vieillissement comme crème antirides, lifting, automédications diverses pour retarder les signes de vieillesse ou en s’adonnant à une pratique sportive intensive. Son miroir l’obsède, il est souvent son meilleur ennemi. Les réassurances de l’entourage ne le confortent pas. Il devient négatif, déprimé voire dépressif et/ou anxieux ce qui peut entraîner des répercussions sur son entourage.

On pourrait leurs suggérer de prendre le temps d’observer la nature de leurs peurs… Et ils s’apercevront… Quelles sont souvent imaginaires dans de trop nombreux cas.

Tout n’est-il dans l’art de savoir bien vieillir, de vouloir ce qui est bon pour soi et d’en jouir pleinement ? C’est également découvrir que chaque jour n’est pas un droit acquis mais un temps nouveau à conquérir avec bonne humeur et en ayant l’audacieuse envie de prendre le temps de vivre quelque chose de bon et de différent. Surtout prends le temps de garder une place pour le sourire, il est le seul et meilleur lifting naturel à moindre frais.

Le secret du bonheur et pour vivre une bonne vieillesse, est être simplement heureux avec ce que tu as pendant que tu continues ce que tu désires. L’autre secret est avoir appris à positiver, à dire merci à la vie et aux autres pour ce qu’ils nous offrent.

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